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Allain

Pourquoi je participe à la coopérative Maisons Ecoé de Clapiers ?

J’ai 6 ans. La voiture s’arrête le long d’une petite résidence de la région parisienne. Mes parents sont devant et, à l’arrière, mon grand frère, ma grande sœur, ma petite sœur, je regarde par la vitre et je découvre notre nouveau lieu de vie. Dans ma petite tête, je suis joyeux, je sais que nous nous installons dans l’appartement du rez-de-chaussée et je me fais un petit film:

« Au-dessus, il y a une famille avec des enfants, au 2e étage, une famille avec des enfants, idem au 3e étage. Il y a une cage d’escalier centrale et encore 3 appartements de l’autre côté avec, évidemment, des familles et des enfants. »

J’y grandirai 13 ans avec le garçon et la fille du 1er, le fils unique du 2e, les 3 frères vietnamiens du 3e, les 2 filles et le garçon d’une maman divorcée, le frère et la sœur d’un couple de retour d’Algérie et un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfant.

Finie, la maison de ville, juste familiale: bonjour les copains, les copines et la richesse de tout ce petit monde qui va être à la base de ma curiosité de l’autre, des autres…

Puis c’est le temps de la vie en solo, en couple ou en colocation, jusqu’à l’achat d’une maison à Montpellier. Dans notre petit quartier, 20 maisons identiques construites par l’association « Les Castors » à la fin des années 50 (3 années de travaux effectués sur les fins de semaines et sur les vacances par les futurs propriétaires).

Notre famille est recomposée, une fille et un garçon du côté de ma compagne, une fille et un garçon de mon côté. La maison est dans son jus, nous décidons de la rénover…

Isolation par l’extérieur en fibre de bois et bardage douglas… Toiture refaite avec isolation fibre de bois… Fenêtres double vitrage en PVC (snif…), volets bois rénovés, carreaux terres cuites au sol, peintures bios, chauffage bois-bûches, solaire thermique avec couplage chaudière gaz pour l’hiver, électricité refaite avec fils blindés… et jardin en permaculture…

La rénovation n’est pas terminée que le cancer s’est installé dans notre vie. Ma compagne y fait face pendant 4 ans et demi, je l’accompagne du mieux que je peux et je suis présent au pied de son lit pour son dernier souffle… (deuil… veuf… épuisement…)

Est venu le temps de la succession, de la vente de la maison, de la location d’un studio meublé, avec vue sur la mer, à Clapiers, pour voir venir (j’y suis depuis 7 ans…). Je participe à une association dédiée à l’habitat participatif : Ecohabitons. Un projet prend forme sur Prades-le-Lez, mais deux ans après, nous abandonnons. Belle expérience, collective et enrichissante. Il est donc possible de monter un beau projet avec des inconnus de bonne volonté, mais la réalité de l’autopromotion est une autre histoire…

Qu’à cela ne tienne, je continue avec un projet de grande maison à rénover pour en faire 4 appartements. Mais entre le prix de la maison et le coût des travaux pour finaliser le projet, l’addition est beaucoup trop salée.

Entretemps, j’ai suivi une formation avec Accompagnement Ecoé car j’avais plein de questions restées sans réponses, sur la vulnérabilité, la maladie et la mort. Je vous rassure, j’en ai encore plein… Il y est question d’un projet de Maisons Ecoé dans l’Hérault.

Dans le même temps, je me suis installé professionnellement à Clapiers, à 5 minutes à pied du studio.

Début 2016, un projet de l’Association Maisons Ecoé se met en place sur Clapiers.

Parfait, c’est là que j’ai décidé d’habiter… en participant à une coopérative d’habitants.


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